Magie de l’instant
Le bonheur s’ouvre rarement sur le présent. Souvent caché par le passé, nous avons grand mal à le dépasser. Il apparait rétrospectivement quand remontent certains moments dont l’intensité nous laisse spectateurs d’un temps que nous avons sous-estimé. Les égards dont nous prenons la mesure sur le tard réveillent un sentiment d’absence après un long sommeil lorsqu’il ne reste que le souvenir d’un rêve pour faire silence. Si nous pouvions toucher du doigt la beauté de l’instant sans craindre l’abandon ou l’enfermement. Si nous pouvions l’embrasser sans tressaillir face à l’avenir, ne pas désespérer et ne conserver que le cadeau de sa nouveauté. Si nous pouvions vivre le présent pour ce qu’il promet d’être et non pour ce qu’il devrait être, nous ne le prendrions pas à la légère ou au tragique, mais à ce qui le rend magique. Alors le bonheur ne serait plus une vague rumeur nostalgique. Alors nous cesserions de courir de cet engagement à tenir pour vivre intensément le présent au lieu de le fuir de nos empressements.
Élan nomade, à paraître chez 5 Sens Editions

Que deviens tu a meri’dol
Bonjour David,
je vais bien compte tenu du contexte calamiteux prodigué et savamment entretenu par nos têtes pensantes.Je travaille à mon compte en tant que formateur et je m’y trouve à mon aise. Comme le disait Montaigne, je me repose d’un travail dans un autre. Je me plais toujours autant à Merindol, à bonne distance des diverses pollutions que le réel cherche à nous imposer. J’entretiens ma veine poétique un peu comme un acte de résistance.
Je t’embrasse.
Amicalement, Bruno