Temps déserté
Les dunes se façonnent au gré des éléments. Elles laissent le temps les modeler par consentement. Toujours en mouvement, elles s’arrondissent ou s’aplanissent subrepticement. L’œil ne saisit que ses balbutiements. Il ne prend pas la mesure de ce changement permanent. C’est pourtant le même sable qui se meut dans ce décor inerte qui ne vieillit pas. Seule, la lumière les altère pour éclairer et ombrager leur nombre. Chacune se distingue par sa couleur et sa forme. Elles ne peuvent se confondre et se marient pourtant si bien que le regard s’y attarde pour s’en imprégner. Il plonge dans cet océan de torpeur, contemple à perte de vue ses innombrables vagues jaunies par la chaleur. Cette nudité ne souffre aucune pudeur. Elle n’est qu’effleurée et respectée par ses invités qui ne font que passer parmi son immensité. Les traces sont vite effacées. Elle demeure vierge et oubliée du passé pour toujours recommencer à jouer avec sa beauté.
