Sur la fatigue

C’est à l’aube d’une journée de sécheresse
Que jaillie toute la beauté de cette épreuve
Pour se figer dans un océan de détresse
Sortir et lâcher-prise pour faire peau neuve.
Perdre ses illusions et ses habitudes
Plonger contre le vide d’une vie opaque
S’ouvrir au vent et devancer la solitude
Et glisser contre la surface des attaques.
Défiance d’un trajet caché à l’avance
Avancer çà et là sans regarder derrière
Lancinance d’une cadence de l’errance
Souplesse se plie sans revenir en arrière.
Absurde suspendu à l’appréhension
D’un sentiment si nomade au souffle innocent
Tension singulière sans prétention
Sensibilité blottie au cœur de l’instant.
Ne voir devant soi qu’un abord d’incertitudes
Mais braver la tourmente et contre toute attente
Voguer contre vent et marée sans certitudes
Sortir grandi de cette épreuve désarmante.
Après une rude journée de travail, rien ne vaut un bon vieil embouteillage pour mesurer le ridicule de nos vies.