Sur l’amitié
Un de mes vieux amis que j’ai toujours aimé a eu la mauvaise idée d’aller s’enterrer au nord de la France dans une ville fortement éloignée des échappées auxquelles j’aspire habituellement pour me ressourcer. Pour le rencontrer je dois passer par un interminable voyage pour parvenir à une région peuplée de bâtiments, de voies ferrées, de pollution où le moindre arbre est une concession que la ville a autorisée comme un sursis à une nature en voie de disparition. C’est mon meilleur ami alors je lui passe tout. Je brave la grisaille de leurs fameux mois d’été et le métro pour enfin arriver à l’ultime destinée. L’espace de quelques jours, le temps suspend son vol. Et même si nous avons changé, cette précieuse amitié reste intacte. Elle est le signe d’une existence anoblie par le témoignage d’un ami qui continue de nous aimer et accompagner de ses vœux de bonheur un trajet incertain. Dans cette relation de confiance, personne n’est à l’abri des déconvenues de la vie. Il est facile de se sentir impuissant lorsque l’on se rencontre un fois l’an. Je déplore cela souvent, mais l’accepte malgré ce manque évident. Rescapé d’une guerre que tu n’as pas choisie, je te souhaite de trouver la paix que tu mérites et pardonner à la vie les injustices que tu as subies. Quoi qu’il arrive, mon ami je ne suis pas très loin… du cœur.
étreintes vagabondes
